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Streaming Violence des échanges en milieu tempéré 1440

La Belle saison

LE DÉSIR DE LIBÉRATION EST IRRÉSISTIBLE - Carole est parisienne et milite activement pour le droit des femmes avec son groupe d'amies. Un jour, elle rencontre Delphine, fille de fermiers, qui est venue à Paris pour s'émanciper. De leur amitié naît une histoire d'amour, pour laquelle les deux femmes devront se battre. Immersion totale dans la France des années 1970, La Belle saison, drame romantique, est un hommage solaire et vibrant de la réalisatrice Catherine Corsini aux débuts du féminisme et aux femmes qui se sont battues pour conquérir de nouveaux droits.

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Synopsis du film La Belle saison

1971. Delphine, fille de paysans, monte à Paris pour s’émanciper du carcan familial et gagner son indépendance financière. Carole est parisienne. En couple avec Manuel, elle vit activement les débuts du féminisme. Lorsque Delphine et Carole se rencontrent, leur histoire d'amour fait basculer leurs vies.

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Avec force décontraction et bel esprit d’aventure, je posais la fois dernière la question des valeurs intrinsèques d’un film à l’égard de nos propres connaissances historiques. Tracasserie substantielle fort à propos qui mériterait bien d’être inscrite au programme du baccalauréat (ou d’un jeu télévisé, c’est selon), à moins que je ne sois persuadé d’obtenir une fin de non recevoir si je présentais mes doléances aux « Cahiers du cinéma » pour qu’ils y consacrent un dossier que je pourrais diriger, en toute ambition mesurée qui me caractérise. Et, au pire, je meurs.

Autant, pour la transition démocratique de LA ISLA MINIMA, je me sentais comme un vacancier dans un hamac, autant pour les luttes féministes de LA BELLE SAISON, je me suis plutôt vécu comme un hamac dans un vacancier. Pas de quoi faire une ordonnance cependant car, si l’impact historique est déterminant dans le premier cas, il ne s’emploie qu’en correspondance des profils psychologiques des personnages dans le film de Catherine Corsini. Alain Decaux a été évincé du casting et Eve Ruggieri raconte mal. (Je compte sur les plus anciens pour expliquer aux plus jeunes l’humour braconnier qui se cache derrière cette phrase.)

Quelques euros suffiront donc à l’entrée du cinéma pour faire office d’agrégation d’Histoire, et vous voilà fraîchement dépaysé dans nos campagnes françaises où Izïa Higelin conduit le tracteur de la ferme familiale et participe à diverses activités folkloriques qui rendent les mains calleuses et les articulations douloureuses. Visiblement, elle n’a pas l’air de se rendre compte de la dureté de la vie dans laquelle elle s’engage, de ce sentiment qu’ont les paysans d’être pris à la gorge à cause des traites à payer et des subventions de l’Etat de plus en plus infimes, de l’esclavagisme auquel les grands groupes agro-industriels les ont réduits en les rendant financièrement dépendants et en les obligeants à tuer des populations entières à coups de pesticides et autres polluants qui les empoissonnent eux-mêmes. Ah. Tu la sens venir la charge sociale à la française qui se nourrit et s’abreuve de tout, jusque dans la gamelle des miséreux. Mais… Woooh. Woooh. Woooh. Attendez… Nous ne sommes pas de nos jours mais au début des années 70. Si, si. Vérifiez bien vos agendas. Allez, hop. Retour en arrière.

Foin des années mercantilo-capitalistes, exit les pratiques immorales se soldant par des crimes contre l’humanité, pas de pamphlet véhément ni de vision désespérée du monde paysan, nous voilà en plein film à costumes, pattes d’eph’ et odeurs de patchouli à qui mieux mieux. Non, le monde agricole n’est pas encore réduit à une impossible ambition. Nous sommes en 1971, et nous allons faire connaissance avec ces gens qui dorment avec leur fusil, tuent le cochon à grands coups de masse sur le crâne et font l’amour avec la terre. En guise de rednecks, donc, Izïa Higelin conduit toujours son tracteur et a Noémie Lvovsky pour mère (oui, Jeanne Balibar n’était pas disponible). Même que ça n’a pas l’air de lui déplaire, le terroir, à Izïa. Peut-être parce que les liens du sang détruisent plus de choses que le temps. Et justement, le temps passe et ses parents ils aimeraient bien la voir mariée avec le Kévin (Azaïs, N.D.L.R.) Et le Kévin, lui aussi, il aimerait bien se la marier, la Izïa. Mais il y a un problème de taille à tout cela, un de ces problèmes qui se taisent ou font la honte des familles dans les campagnes de cette époque. la Izïa, son affaire, c’est qu’elle descend à la cave. Obscurantisme, intolérance, sexisme. Nous comprenons que le mariage ne puisse pas lui paraître comme la meilleure solution.

Le film pose très vite son postulat. Cette homosexualité vécue à l’aube des années 70 va se vivre selon trois époques. Catherine Corsini commence par définir, comme je viens de vous l’expliquer, le berceau où Izïa prend conscience de sa différence. Elle est obligée de se cacher pour vivre son premier grand amour lesbien. Dans cet environnement, il arrive fatalement un moment où elle n’a plus vraiment le choix. Soit elle refoule ses pulsions sous le poids de la tradition et finira par étouffer de ne pouvoir laisser s’exprimer sa nature, soit elle s’éloigne de ce milieu tempéré où les échanges ne sont que violence. C’est cette force de survie qui lui fera opter pour la seconde solution et la portera vers la ville (Paris), qui s’ouvre à elle comme le lieu de tous les possibles, où les temps sont à la rébellion et à l’émancipation féminine. En un rien de temps, LA BELLE SAISON s’enflamme, prend un virage radical et semble jouer à contre-pied de ce qu’il avait mis en place dès son ouverture.

De prime abord, le film a l’air de verser dans la revendication féministe telle qu’elle marquait la société en 1971. Dès son arrivée dans la capitale, Izïa rencontre un groupe de femmes (des quarantenaires qui jouent des étudiantes j’aime beaucoup, on se croirait dans un film de lycée américain) qu’elle se met à suivre, toute retournée qu’elle est par le charme et la vivacité de Cécile de France. A ce titre, je lui aurais préféré une Laetitia Dosch, une nouvelle fois très émoustillante dans un second rôle où elle met en valeur la fraîcheur et la spontanéité de son jeu. Elle est bouillonnante comme pouvait l’être Adjani à ses débuts, la retenue en moins. Elle offre toujours plus que prévu, sans regarder à la dépense, en vous balançant au visage le surplus comme un geste d’une générosité folle. Décidément une actrice très intéressante à suivre. Bref, le film amorce le virage de la libération de la femme à travers la mise en place méthodique des luttes à mener. A force de s’y focaliser, nous nous disons que le film a trouvé son sujet, qu’il n’est en fait rien d’autre qu’un film à thèse et qu’il sera de bon ton de le programmer dans une soirée thématique sur Arte. Qu’à cela ne tienne, LA BELLE SAISON se cache encore derrière cette fièvre sociétale pour laisser le temps à l’idylle entre Cécile et Izïa de mûrir. Finalement, le féminisme seventies ne sera jamais le cœur du film. Catherine Corsini s’en sert pour le mettre en relation avec l’histoire d’amour de deux jeunes femmes emportées par ce tourbillon enivrant. En fait, elle n’a de cesse de vouloir établir un corollaire pour faire surgir la difficile application à sa propre vie des grands principes généraux édictés par des femmes pour le bien de toutes les autres. Alors que l’empreinte féministe devenait de plus en plus rouge, Corsini n’hésite pas à l’abandonner complètement lorsque la saison parisiano-urbaine laisse place au retour à la campagne.

C’est assez osé de séparer le film de la sorte, mais cela a aussi l’avantage de nous faire avancer sur des œufs, en prenant garde au premier degré et en ne jugeant pas sur pièces. Catherine Corsini fait des courbes dans les lignes droites, prenant plaisir à s’amuser en attendant d’affronter la bête au niveau 25. Et c’est bien là le problème, parce qu’à partir du moment où tout devient sérieux, où les intentions sont enfin dévoilées et que l’on peut s’atteler à hisser la grande voile, LA BELLE SAISON s’essouffle, tourne en rond et ne parvient pas à développer ce qu’il laissait approcher par bribes.

Le vrai défi du film était de montrer comment, en libérant leur parole, ces femmes pouvaient oser se révéler à elles-mêmes, s’affranchir de l’emprise patriarcale, donner leur opinion et exiger l’ambition de leurs revendications. Des paroles que le groupe traduisait par des actes comme c’est le cas dans le film (la libération du camarade homosexuel interné). Ramené à l’expérience intime de chacune, l’intention de la réalisatrice est de montrer la complexité d’appliquer à la sphère privée ce qu’elles défendaient, ce pour quoi elles luttaient. Malheureusement, cela se traduit par une explication de texte continue qui passe sans cesse par le scénario et jamais par l’image. Enfin, jamais, c’est à la fois vrai et faux puisqu’une scène comme celle où Benjamin Bellecour fait tomber son verre est une des rares idées de mise en scène intéressante, mais je suis persuadé qu’elle n’est pas issue du scénario mais plutôt du tournage. Une sorte d’accident du travail reconvertie en atout trop rare pour inverser la tendance. C’est de la mise en scène car c’est par l’image et uniquement par l’image (avec une idée très simple pourtant. on ne voit que le bras du personnage) que Benjamin Bellecour arrive à nous transmettre l’état émotionnel dans lequel il se trouve. Point barre. Pas besoin de chercher midi dans une botte de foin.

>A mon avis, ce genre de séquences ont été insérées grâce à l’utilisation du numérique et plus particulièrement à la souplesse du processus de fabrication. Il faut remarquer que Catherine Corsini ne s’embarrasse pas d’une grande méticulosité pour composer ses plans. C’est un des points faibles du film, qui emboîte le pas du lyrisme dès le début, mais n’en accepte la réalisation que par le biais des acteurs. Va choper le lyrisme au montage avec tout ça. Tiens, une transition toute réussie pour parler du montage, qui ne joue pas sur cet axe-là, il est vrai, mais qui est pourtant une des qualités à retenir car il donne un rythme quasiment excellent au film. Il ne joue que sur cette note, mais c’est assez remarquable. Très souvent, les coupes sont faites dans l’action, ce qui donne beaucoup de punch. Et puis, surtout, Frédéric Baillehaiche a parfaitement saisi les différents mouvements du film, jouant avec les accélérations, les décélérations, les ruptures flagrantes, les assouplissements etc. Il crée des vagues de forces différentes qui nous font dire que LA BELLE SAISON a trouvé son rythme. Chose assez rare pour être soulignée, car les 97,3% des films français ne le trouvent jamais, c’est ce qui a donné naissance au cliché du film d’auteur ennuyeux pour ne pas dire chiant.

Dans LA BELLE SAISON, nous y sommes pourtant, en plein cinéma d’art et d’essai. Tout passe par le texte et le scénario. Et s’il y a des jeux de regards, vous pouvez être sûrs qu’ils ont leur place dans le scénario. Néanmoins, il faut reconnaître que nous sommes déjà là dans le haut du panier. Ca travaille au niveau du montage. Ca dirige les acteurs avec une belle acuité, tout en souplesse, sans trop y aller au forceps. Ca travaille aussi au niveau de la lumière, et là, je dois dire que c’est assez surprenant. Pour le coup, l’estampille NF (Norme Fémis) en prend un coup. Il faut dire que Jeanne Lapoirie a choisi de structurer son image et de la rendre ne serait-ce qu’agréable à regarder. Ce qui nous sort de la balance des gris qui sature les 97,3% des films français dont je parlais précédemment. Ca travaille aussi au département des décors et des costumes. On évite le tout voyant et le défilé en file indienne, si bien qu’on en oublierait presque le mode reconstitution. (Je note cet effort fait dans de plus en plus de films en costumes d’éviter le pittoresque, et je m’en félicite. Maintenant, nous pourrions passer au versant comportementaliste où il y a encore tout à faire. A bon entendeur.) Bon, tout cela pour dire qu’il y a des choses intéressantes dans LA BELLE SAISON, des choses qui œuvrent dans le même sens, seulement voilà, cela ne suffit pas à créer suffisamment de cinéma.

Jusqu’à la troisième partie, le film se déroule de manière assez plaisante. C’est enjoué et honnête, pas follement emballant non plus. Nous avons l’impression d’avoir déjà vu un peu tout cela pas mal de fois (LE PERIL JEUNE avait créé exactement le même effet sur « Move over » de Janis Joplin), et aucune singularité pour relever l’ensemble. En fait, le film souffre d’un anonymat flagrant, comme en témoigne son titre, tout aussi anonyme que la plupart des productions qui envahissent nos écrans. En choisissant de filmer avec une caméra très mobile, toujours en mouvement, Catherine Corsini gagne en liberté de pouvoir sortir de son scénario lorsqu’une idée surgit ou qu’elle est avance sur son plan de tournage. C’est-à-dire pas souvent puisqu’on est rarement en avance sur un plateau, et que les idées, si vous comptez sur elles à ce moment précis, c’est que vous avez mal fait votre boulot auparavant. Et puis surtout, filmer de la sorte, même si cela permet d’être le témoin d’une énergie des corps, cela supprime tout jeu sur les axes et les perspectives. Cela amenuise considérablement le pouvoir des images et permet de replacer le film dans la catégorie concept avec de l’art si j’en trouve et avec beaucoup de « J’essaie ».

Et puis, là où LA BELLE SAISON devrait prendre son envol, là où il devrait s’engager sur des points de recoupement, d’obstacles ou de contradictions, il s’arrête tout bonnement pour laisser place à ces deux filles embourbées dans un status quo qui ne laisse aucun doute sur la volonté de Catherine Corsini. Manifestement, elle a été incapable de développer les enjeux qu’elle avait mis en place, probablement parce que son propos repose sur une seule ligne de texte. Alors, pour essayer de combler ce manque, elle n’a pas d’autre choix que de se concentrer sur ce qu’il reste. l’histoire d’amour entre Izïa Higelin et Cécile de France. Et vu le drame dans lequel nos deux héroïnes s’enfoncent (arrêtez, de voir des jeux de mots partout où il n’y en a pas, c’est pénible à la fin !), elle n’a plus d’autre choix que de s’abandonner à un mélo de bas étage. Et c’est parti pour le passage en revue des aventures de Jojo le camionneur en milieu hétéronormé. Il y a du vaudeville à tous les étages, des filles qui se retrouvent la nuit en cachette dans la maison familiale, du Kévin qui les prend en flagrant délit, du paysan qui s’en va raconter à tout le village qu’il les a surprises, du saphisme en pleine nature, de l’homosexualité pas assumée, de la mère à la réaction orageuse, du propos sexiste etc. Inutile d’en jeter plus pour remarquer qu’il ne s’agit ni plus ni moins que d’une énième variation sur la rengaine du monde moderne face aux mœurs anciennes. En 2011, nous avions pu voir Fabrice Eboué et Thomas N’Gijol dans le même scénario, mais orienté cette fois-ci vers la comédie. C’était CASE DEPART. Ce qu’il faut bien comprendre, c’est qu’aussi éloignés que peuvent paraître ces deux films, ils se rejoignent en tout. Seulement, l’un sous une apparence auteurisante et une couche plus sociale paraîtra toujours plus noble, mieux sous tous rapports. Alors que c’est le même film. (J’ai mentionné CASE DEPART, mais j’aurais très bien pu parler de BACK TO THE FUTURE ou des VISITEURS (en sens inverse), les exemples sont foison.)

Ce que j’essaie de dire c’est que toutes les situations que Catherine Corsini passe en revue dans cette partie, pour autant qu’elles puissent être vraies, crédibles, ce dont je ne doute pas une seconde, n’en sont pas moins que des clichés d’une banalité renversante. A nous en décoller la rétine. Voilà donc à quoi ressemble le cinéma français d’aujourd’hui, voilà donc l’impasse dans laquelle il bute sans cesse sans en se mordant la queue. Oui, mais, tu comprends, camarade, c’est du réel, du vrai, du vécu !

Vous voyez, tout cela, c’est l’aveu que les réalisateurs ont renoncé et qu’ils ne font plus que remplir des cases pour des organismes de subvention. Mais la subversion dans tout ça. La ligne de démarcation. L’esprit d’aventure. La création iconoclaste. La beauté du geste. Les risque-tout et le royal au bar. Parce que, quand on vous bombarde avec l’alibi du réel, cela ne veut dire ni plus ni moins que vous n’avez qu’à mettre le nez dehors et vous verrez que c’est comme cela que les choses se font et que la vie se passe. C’est ce qu’on appelle un aveu d’incompétence. Parce qu’à ce moment-là, vous qui n’êtes pas plus bête qu’un autre, vous n’avez plus qu’à vous munir d’un stylo à bille et à écrire ce que vous voyez dans votre rue ou dans le parc juste à côté. Et que même vous pouvez prendre le métro si le social ne pointe toujours pas le bout de son nez. En vous relisant, vous verrez que vous obtiendrez des tonnes et des tonnes de matière pour faire des kilomètres de cinéma du réel. Vous, moi, Catherine Corsini, c’est pareil. A ce niveau, nous sommes tous capables d’emmener une copine lesbienne à la campagne et d’écrire LA BELLE SAISON en la regardant se faire violenter par ce milieu tempéré. Mieux encore, sans quitter votre salon, comme vous êtes à l’heure actuelle, à moitié nu(e) face à votre ordinateur, vous êtes tout aussi capable de faire le même inventaire des aventures de Jojo le camionneur. Il n’y a pas mieux pour tomber dans l’anonymat le plus crasse.